11 questions sur la marche nordique

La marche Nordique est arrivée

Dérivée de la marche de montagne à bâtons, la marche nordique a quitté les sentiers scandinaves pour s’installer en France. Le Nordic Walking, comme elle est appelée par les initiés compte de plus en plus d’adeptes. Renaud Roussel, instructeur de la Fédération Française de Nordic Walking, vous donne les clés pour bien marcher !

En quoi consiste la marche nordique, également appelée Nordic Walking ?
Renaud Roussel : Il s’agit d’une marche à bâtons, qui ressemble à la marche de montagne. Sa spécificité repose sur les bâtons. On ne les tient pas, ils nous servent uniquement d’appuis si bien que les marcheurs ne se crispent pas sur le manche et ne bloquent pas leur circulation sanguine au niveau des poignets.

Qu’est-ce que ces bâtons ont de particuliers ?
Renaud Roussel : Ils sont en fibre de carbone et de verre et offrent une très grande robustesse. La grande spécificité des bâtons de Nordic Walking est qu’ils plient mais ne cassent pas. C’est là toute la différence avec les bâtons de marche de montagne qui sont en aluminium et qu’on ne peut pas plier. Attention à ne pas prendre de bâtons télescopiques car ils se rétractent quand on s’appuie dessus et peuvent provoquer une chute.
Il faut compter 60 € pour une bonne paire de bâtons. Ce qui n’est pas énorme puisque c’est le seul investissement, en dehors d’une tenue de sport classique. Et surtout, ils sont très résistants et peuvent durer toute la vie. Il faut juste choisir des bâtons bien adaptés à sa taille.

Où peut-on pratiquer la marche nordique ?
Renaud Roussel : Tous les terrains sont propices à la marche nordique. Moi je n’aime pas trop la ville à cause de la pollution, mais c’est tout à fait envisageable. L’idéal c’est en forêt car avec les obstacles, c’est plus ludique, plus varié et donc plus sympa.
Et la montagne est bien sûr un terrain de jeu incroyable pour la marche nordique car on rencontre toutes sortes de reliefs. Et c’est là que l’on se rend pleinement compte de l’utilité des bâtons. C’est comme si on avait quatre roues motrices ! En montagne, ce que l’on ferait sur les fesses, à cause des descentes trop abruptes, là on le fait à l’aide des bâtons.

La marche nordique est accessible à tous ?
Renaud Roussel : Oui, bien sûr ! Même les personnes d’un certain âge peuvent s’y mettre car les bâtons permettent une certaine propulsion. Ils vont retrouver une amplitude articulaire, qui va leur redonner confiance. La marche nordique peut être envisagée comme un starter à la reprise d’un sport, notamment pour les personnes en surpoids. Elles vont marcher sans se faire mal, car les bâtons vont soulager la pression articulaire sur les hanches, les chevilles et le bas du dos. Et grâce au sentiment de légèreté procuré par les bâtons, on oublie vite son corps et on reprend goût à l’exercice.

Les enfants peuvent-ils pratiquer cette marche ? Les bâtons ne sont-ils pas un “handicap” ?
Renaud Roussel : Pas du tout, au contraire ! C’est très bien pour les enfants. Mais attention, il faut être vigilant et bien les encadrer car ils peuvent très vite se laisser aller à faire de nombreuses bêtises avec leurs bâtons. Il faut les emmener en forêt et leur faire faire de l’exercice. C’est parfait pour eux, ils s’amusent énormément !

Il s’agit d’un sport assez physique, il faut être en bonne condition ?
Renaud Roussel : Avant de s’élancer sur les chemins, il faut consulter un médecin comme avant de se lancer dans n’importe quelle activité sportive. Mais la marche nordique peut être très bénéfique pour des asthmatiques. Car le mouvement de balancier des bras ouvre la cage thoracique ce qui provoque une meilleure respiration. D’ailleurs, les médecins commencent à s’intéresser à ce sport.
Il faut préciser que quand on marche, on transpire énormément il faut donc prendre avec soi de l’eau et pourquoi pas une petite barre de céréales pour combler les petites faims.

 

Quels sont les inconvénients ou les contre-indications ?
Renaud Roussel : Il n’existe pas vraiment de pathologies déconseillées. Même les personnes qui ont des problèmes cardiaques peuvent pratiquer la marche nordique car l’effort est moindre que dans une marche traditionnelle. Il faut juste savoir doser. Et puis de toute façon, quand on commence à s’adonner au Nordic Walking, on le fait avec un instructeur qui va vous initier. Il connaît bien les contre-indications et n’ira jamais au-delà de vos limites. Les personnes qui ne peuvent pas pratiquer ce sport sont très rares.

Marcher avec des bâtons, n’est pas une chose naturelle, cela demande une certaine technique. Au bout de combien de temps est-on au point ?
Renaud Roussel : Ça va très vite ! Au bout d’une séance, les personnes ont compris le principe. Ce sera peut-être un peu plus long pour certaines personnes que pour d’autres car c’est un exercice de coordination, mais une fois que l’on a compris le truc ça va tout seul.
Et une fois que l’on est habitué, on ne veut plus marcher sans bâton, car avec la marche traditionnelle on se fatigue beaucoup plus.

Justement, quelles sont les dépenses énergétiques engendrées par le Nordic Walking ?
Renaud Roussel : Sur une durée similaire, on dépense 40 % de plus avec le Nordic Walking que lorsque que l’on fait un footing. Il faut savoir qu’avec cette discipline c’est entre 80 et 90 % des muscles qui sont sollicités, toutes les chaînes musculaires se mettent en action. On dépense ainsi trois fois plus d’énergie en marchant avec des bâtons, qu’avec la marche traditionnelle. En terme de dépense calorique, la marche nordique se rapproche de l’aviron et du ski de fond.

Existe-t-il des variantes à la marche nordique ?
Renaud Roussel : Il existe différents niveaux mais pas vraiment de variante. C’est vraiment le niveau qui change les choses. Par exemple en montagne, il y a des compétitions où les marcheurs… courent. Ils courent avec les bâtons, il faut donc avoir un très bon niveau pour pouvoir le faire, mais la sensation est géniale. On pose à peine les pieds par-terre si bien qu’on a l’impression de voler. Mais plus que des variantes, c’est la diversité des terrains qui va changer les plaisirs et l’évolution.

La marche nordique connaît un véritable essor en France…
Renaud Roussel : Oui, même si on en est encore au début. La marche nordique est arrivée chez nous en 2000-2001 et elle a pris son temps pour s’installer contrairement à l’Allemagne ou la Suisse où elle est bien implantée, sans parler des pays nordiques où cette discipline est née. On a été un peu à la traîne mais on est en train de rattraper ce retard à vitesse grand V !

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